Une étude publiée sur Newsweek (et relayée ici et there) a établi que les coréens sont les plus gros consommateurs de pornographie par tête au monde : 527 dollars annuels en 2006.
La Corée se trouve au deuxième rang mondial, avec un marché de 25,7 milliards de dollars quand la Chine occupe le premier rang avec 27 milliards de dollars. Quand le différentiel entre populations chinoise et coréenne frappe le lecteur, il se rend compte de l’énormité de la chose.
Cette remarque permet d’élargir ce petit billet a quelque chose de plus général : le sexe en Corée. Il faut dire que le sexe, en Corée, c'est quelque chose.
Pour m'en tenir a une infime partie de ce vaste sujet, voyons la loi relative a la régulation des commerces de divertissements affectant la moralité publique édictée le 8 mars 1991 et amendée depuis lors à 8 reprises. Cette loi a fait l'objet d'un décret d'application éponyme lui même amendé 8 fois.
Ces textes prohibent l'offre de services à caractère sexuel dans, notamment, les lieux suivants : DVD-Room (des salles où l'on peut regarder des DVD), PC Bang (cybercafé), karaoké, bain, salons de beauté, barbiers... Ça peut paraître loufoque !
Et bien non. Quelques faits :
- Les gens travaillent comme des malades, ils sont donc très peu chez eux (il n'est pas rare pour un coréen actif de quitter le domicile à 7h00et d'y revenir entre 20h00 et 22h00) ;
- Il ne fait pas bon ramener le sexe opposé chez soi avant le mariage (à moins que le regard des autres ne vous préoccupe pas) ;
- Le logement est si cher (système de caution de plusieurs milliers d'euros) que les jeunes coréens habitent chez leurs parents jusqu'à une période comprise entre 30 et 40 ans (ce qui doit contribuer à expliquer la pression des familles pour le mariage : tous des Tanguy en puissance) ;
- Le sexe est tabou ;
- La contraception est très peu abordée par les pouvoirs publics.
Par conséquent, certains lieux sont propices à la prostitution ou aux relations sexuelles sans rémunérations et consenties. C'est ainsi que sous prétexte de regarder un DVD dans un petite salle (genre karaoké), un couple en profitera pour batifoler. C'est pourquoi il existe tant de love hotels. C'est aussi pourquoi de nombreux jeunes coréens découvrent le sexe avec des prostituées.
Tout ça pour dire que cette étude a secoué le cocotier. Il semblerait que mon Institut ait commencé des recherches concernant la pornographie et la prostitution. Tout du moins l'ai-je déduit puisqu'un bref topo sur la législation française en la matière m'a été demandé.
hmmm je suis pas tout a fait ok avec ton analyse de la la raison pour laquelle les coreens reste chez leurs parents si longtemps... C'est juste que c'est normal et prefere par tout le monde de rester chez les parents... ce n'est pas lie au cout du logement a priori
RépondreSupprimerAnonyme a dit… qui es-tu, où vis-tu, pour te permettre un tel commentaire ?
RépondreSupprimerCher Papounet : Ne nous emportons pas. Notre commentateur a peut-être plus d'expérience que moi en Corée (Benoît ?).
RépondreSupprimerCher Anonyme (B. ?) : Je voulais vraiment placer cette référence à Tanguy, c'était vraiment tentant. J'admets que le coût du logement n'est certainement pas la seule cause de ce phénomène. Il doit certainement y avoir des raisons plus profondes, notamment culturelles (Par exemple, effectuer un service militaire allant de 2 ans à 3 ans pour les officiers retarde considérablement les études et l'entrée dans la vie active. Et pourquoi prendre un logement pendant ce service ? Etc.) et historiques (pauvreté de jadis obligeant toute la famille à vivre sous le même toit ? Etc.) qui me sont inconnues. En tout état de cause, dans mon entourage professionnel, je connais de nombreux (pas la majorité toutefois) docteurs en droit relativement âgés (de 30 à 40 ans) qui vivent encore chez leurs parents et qui, visiblement, ne pensent pas changer les choses avant de se marier et d'habiter en couple. De mon point de vue, la chose méritait d'être soulignée (sans visée péjorative) tant elle contraste avec ce que j'ai pu connaître en France. J'évoquais des raisons culturelles et historiques. Mais si cette solution est préférée, c'est sans doute aussi dans l'optique bien pratique d'économiser de l'argent ! C'est là que l'immobilier "à la coréenne" contribue certainement un peu à freiner l'accès indépendant au logement des jeunes.